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les infiltrés - Page 4

  • Mais que se passe-t-il en France ?

    En France, un président tout puissant a, depuis les élections, donné le sentiment de monopoliser les décisions politiques, économiques, judiciaires… sans concertation ni multilatéralisme au point de mobiliser une grande partie de la population pour laquelle les retombées économiques étaient la goutte d’eau qui fit déborder les gilets jaunes dans la rue depuis à présent vingt semaines.

    Il va de soi que les décisions politiques, longuement mûries par les spécialistes, étaient nécessaires d’être prises. Mais sans aucune explication ni empathie, le peuple les a conçues comme un acte à leur encontre.

    Le contexte économique depuis les accords de Schengen a voulu orienter toutes les politiques européennes vers une réduction de la dette à juste titre. Cette dette écrasante menaçant de rendre nos économies bien moins compétitives, relancer l’inflation et générer la perte d’emplois et la baisse concomitante de la qualité de vie des citoyens européens.

    Mais les français ont accueilli les mesures décrétées par l’exécutif comme une imposition supplémentaire, d’autant plus injuste qu’elle est apparue comme un cadeau aux riches et une réduction du pouvoir d’achat des moins nantis.

    Prenant conscience qu’il faudrait attendre les élections prochaines pour pouvoir se prononcer et agir, ils sont descendus dans la rue pour crier leur indignation. A juste titre car il apparaît à présent au grand jour qu’entre les élections dites représentatives, faites de promesses souvent non-tenues, le citoyen a juste le droit de se taire et d’admettre, soumis, que ses représentants prennent les décisions qu’il leur a déléguées.

    Le temps est venu d’une métamorphose sous peine de voir s’enkyster cette haine du système qui sert plus aux extrêmes qu’au peuple. Le temps de la représentation délibérative où, au regard de ce qui se fait dans les cours d’assises, les représentants issus du peuple, briefés par des professionnels, sont capables par bon sens et délibération de venir à bout et de trouver des réponses aux questions et aux choix que la société doit prendre.

    Cette seule légitimité ne suffit évidemment pas mais doit s’articuler avec les connaissances des spécialistes qui oeuvrent au niveau des choix économiques, politiques, etc. dans une transparence relayée par les débats entre cette autorité technocratique qui informe le citoyen des enjeux et qui lui donne droit à la parole en continu sur toute question de société entre chaque échéance électorale.

    C’est cette révolution pacifique qui doit être entreprise pour passer du bipartisanisme trop longtemps en œuvre en France, à la remise radicale en perspective qu’aucun parti ne détient la vérité mais plutôt des intérêts de caste liés à la fortune et à leur carrière politique. Passer à une saine délibération ajoutée à une représentativité rendra cette dernière beaucoup plus crédible et efficace et renforcera le sentiment d’appartenance à une famille citoyenne impliquée dans son avenir et ses choix.

    Salim Kaiss

  • Des « gilets jaunes » 
à la démocratie participative

    Comme évoqué lors du Texte n°2 des Infiltrés, l’idée du Débat National pour répondre à la crise des « gilet jaunes » était une excellente idée. Elle semblait annoncer la mise en place d’une participation. 

    Soucieux de cette idée, Julien Friedler a imaginé un système participatif (dont nous pourrions voir les origines dans son oeuvre intitulée la Forêt des âmes). Dans son précédent texte, il nous rappelle que la démocratie participative fonctionne déjà « sous nos yeux » pour ainsi dire : avec le modèle de la cours d’assises. Il écrit : « rappelons-nous en effet du tribunal populaire (les jurés tirés au sort qui au final prononceront le verdict). Tirés au sort, donc non qualifiés, n’ayant pas suivi d’études de jurés, venus directement du peuple. Naïfs et sans expérience, ils auront pourtant une charge très lourde, décider du sort d’un congénère accusé d’un crime grave ». 

    En suivant ce modèle, une démocratie participative désignerait l’ensemble des dispositifs et des procédures qui permettraient aux citoyens de s’impliquer davantage dans la vie politique et d’accroitre leur rôle dans les prises de décision. Cette démocratie devra s’exercer au travers d’ « assemblées citoyennes ». Tirés au sort, ces membres des assemblées auraient à trancher sur des sujets de société comme les budgets, les sondages, les décisions, etc. Ils seraient le pendant des institutions publiques et notamment des mairies. Les décisions seraient ainsi discutées de façon collégiales.

    Comme pour la cour d’assises, les résultats de ces assemblées seraient applicables immédiatement. Et c’est ce principe qui garantit la stabilité de la démocratie participative. 

    Comme le souligne Julien Friedler, il faudrait penser la participation des citoyens en quatre étapes clefs :

    • développement d’outils et de points d’informations où les documents sont accessibles à tous (langage courant) ; 
    • l’organisation de consultation qui permette de recueillir certes de l’information mais également l’avis des intéressés ;
    • l’autre point essentiel la mise en place d’une concertation collective (soit de tous) qui permet à chacun de modifier, d’amender ou d’améliorer par la participation tout projet avec comme premier effet d’enrichir celui-ci ;
    • évidemment le tirage au sort.

     

  • Texte n°2

    Les siècles passent et voient la chute de l’ancien régime, sous les coups de boutoirs de la philosophie des lumières de la révolution française et des guerres napoléoniennes exportatrices des nouvelles valeurs, et volens nolens la révolution américaine qui établira la plus grande démocratie mondiale. 

    La défaite nazie consolidera ce mouvement et ouvrira la voie à la déclaration universelle des droits de l’homme  (du 10 décembre 1948). Tout paraît aller pour le mieux quand une grave crise survient en France opposant l’exécutif aux « Gilets jaunes ». La situation frôle l’insurrection quand une idée émerge de la confrontation. Celle d’un grand Débat National. Une idée dont il faut bien voir qu’elle est d’essence dialectique. Contrairement aux apparences on ne la doit pas au président Emmanuel Macron mais à la confrontation proprement dite. Les « Gilets jaunes » et l’exécutif confondus, seront à l’origine de cette nouvelle proposition. 

    Le Monde daté du 30 janvier, Françoise Fressoz titre son article « Gilets jaunes », grand débat... Les Français sont-ils encore capables de faire société ?" Elle y pose la question suivante 

    "Dans un contexte de montée du populisme, le grand débat va-t-il réussir à apporter des réponses institutionnelles à la crise de confiance révélée par les « gilets jaunes » ?"

    Cette idée pourrait être une « Grand Idée » à même de remettre en perspective le fonctionnement démocratique traditionnel : par voie représentative après des élections - de fait, les députés constitués en une sorte de caste fermée, n’ont rien vu venir (à quelques exceptions près), ce qui est un comble ; un pouvoir exécutif aux antipodes du peuple qu’il devrait servir, et enfin un pouvoir judiciaire écartelé par les tensions. Un pouvoir judiciaire qui pourtant contient dans ses institutions un modèle de démocratie participative : la cour d’assises. Rappelons-nous en effet du tribunal populaire (les jurés tirés au sort qui au final prononceront le verdict). Tirés au sort, donc non qualifiés, n’ayant pas suivi d’études de jurés, venus directement du peuple. Naïfs et sans expérience, ils auront pourtant une charge très lourde, décider du sort d’un congénère accusé d’un crime grave. 

    Julien Friedler